mercredi 28 août 2013

400 ans de la Salpêtrière 120eme anniversaire de la mort de Jean-Martin Charcot

http://www.colloque-charcot.org/index.html


Colloque international des 4 et 5 Octobre 2013

L’Association Psychanalyse et Médecine et l’Université Paris XIII
en partenariat avec
l’Université de l'Etat de Rio de Janeiro (UERJ)
l'Université Veiga de Almeida(UVA-RJ)
et l’Association Insistance

La Salpêtrière, un théâtre de l'hystérie
D'une scène à l'autre Charcot, Freud, Lacan

Vendredi 4 Octobre : Université Paris XIII-Villetaneuse
Samedi 5 Octobre : Amphithéâtre Charcot, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière

Possédées du malin au Moyen Age, les sorcières hystériques sont vouées au bûcher. Enfermées au XVIIe siècle, maltraitées, elles rejoignent la Cour des Miracles de  l’Hospice de la Vieillesse-Femmes  à la Salpêtrière, lieu de la grande exclusion, lieu de réclusion des femmes dérangeantes, indigentes, folles incurables, âgées ou gâteuses …. Jusqu’à ce que le Dr Jean-Martin Charcot (1825-1893) mène le combat qui transforme l’ancien hospice en hôpital : l’Ecole de la Salpêtrière  de Paris est née, qui devient lieu de recherche, d’enseignement et de soins, de renommée internationale.
            Alors que l'hystérie était, comme le rapporte, Charles Lasègue, une sorte de « corbeille » dans laquelle la médecine jetait ce qu'elle échouait à classer, Charcot donne enfin une place légitime à ceux que Wilhelm Griesinger prenait pour des "simulateurs" et confère à l'hystérie, jusqu'alors véritable « bête noire de la médecine »,  un statut d’authentique maladie. Renouvelant les gestes de Pinel et de Pussin, il libère les malades hystériques  des chaînes de préjugés séculaires.
         Devant les succès de la méthode anatomo-clinique, Charcot applique à l’hystérie la démarche expérimentale, mais ne parvenant pas à identifier chez ces patient(e)s d’authentiques lésions, il est amené à opérer la distinction entre symptomatologie neurologique, et symptomatologie fonctionnelle de l’hystérie.   Après avoir tenté divers traitements physiques -métallo et électrothérapie, aimants, compression des ovaires- il s’aperçoit qu’il peut avantageusement remplacer ces techniques par l’hypnose. Tels des prestidigitateurs, les médecins hypnotiseurs de la Salpêtrière, font alors surgir et disparaître contractures, paralysies, spasmes, convulsions, cécité…. Un trajet qui le surprend lui-même, jusqu’à devoir abandonner l’idée d’une localisation lésionnelle , et se voir contraint de reconnaître le rôle du traumatisme et de sa représentation dans la production des symptômes hystériques.
          Attiré par la notoriété de Charcot, le jeune Freud, arrive à Paris fin 1885 comme neuro-pathologiste . Il en repart quelques mois plus tard pour fonder la Psychanalyse. Au travers du corps de l'hystérique en convulsions, incarné par Blanche, Augustine ou Geneviève, vedettes des Leçons du MardiFreud découvre une mise en scène de fantasmes et de désirs inconscients.
           « Où sont-elles passées les hystériques de jadis, ces femmes merveilleuses, les Anna O., les Emmy von N... qui permirent la naissance de la psychanalyse ? » s’interroge Lacan. De l’hystérique, sujet d’une parole, il passera à la structure qui soutient cette parole, pour faire du « discours de l’hystérique », l’un des discours faisant lien social. Car Charcot n’a pas fabriqué seul l’hystérie. L'hystérique est le partenaire de son maître, mais si le maître gouverne, l'hystérique règne. Avec ses énigmes montrées en son corps, l’hystérique a conduit le maître à produire un savoir bouleversant le XXème siècle.
         De nos jours, la nomenclature du DSM veut évacuer tant la parole du Sujet que la structure, au profit d’un catalogue de  troubles « somatoformes », volontairement désubjectivés : point de mal de vivre, de maladie d’amour, d’angoisse, de conflit, de culpabilité, de castration, comme destins de la condition humaine.


    Des théories utérines de l’Antiquité aux recherches neurologiques de Charcot, de la découverte du désir inconscient par Freud à la condition de parlêtre chez Lacan, l’hystérie traverse les siècles, et ses manifestations prennent la forme que « l’air du temps » leur propose.C’est à cette traversée historique et conceptuelle que nous vous convions dans l’amphithéâtre qui porte aujourd’hui le nom de Charcot.

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