lundi 3 décembre 2012

Psynéma


« Un monde sans fous »

Psynéma commence très fort pour la rentrée avec la projection de « Un monde sans fous » en compagnie d’Yves Gigou, infirmier psychiatre qui fait partie de la génération de soignants ayant vécu l’évolution des lieux de soin. La réforme asilaire a fait sortir les « fous » pour les intégrer dans la cité, ainsi née la psychiatrie de secteur. Ces nouvelles dispositions ont la volonté de ne plus laisser les malades enfermés dans des hôpitaux pour des durées indéterminées mais de les accompagner à trouver leur place dans la société, grâce aux « soins de proximité » comme les hôpitaux de jour, les CMP, CATTP, mais aussi les appartements thérapeutiques.
Malheureusement, on voit aujourd’hui disparaître peu à peu ces différents lieux de soins, avec comme raison invoquée, un manque de moyen, et parallèlement la montée progressive d’un novolangage, où l’homme est assimilé à la rentabilité. L’homme, pensé en terme économique tel un robot ou une machine, est sans cesse évalué sur sa capacité d’adaptation à la société, au monde de l’entreprise ou encore à l’école ou à l’université.
S’il ne peut rentrer dans ce moule, s’il ne peut se lisser aux exigences, il se retrouve rapidement mis « au placard », en marge de la société.

Lucien Bonnafé disait que l’ « on peut juger de l’état d’une société à la manière dont elle traite ses fous et ses marginaux. » Que penser aujourd’hui ?
La loi s’est imposée dans l’histoire. Les malades, les fous, les marginaux, les faibles, les lents, les énervés ont l’obligation de se soigner afin de s’adapter aux exigences de la société. Le but n’est pas d’apaiser une souffrance, mais de la faire taire.
Je rejoins ce patient-jardinier qui nous dit qu’il ne faut pas être précipité en psychiatrie. Mais je l’étendrais même à d’autres domaines car aujourd’hui tant pour soigner que pour apprendre à soigner le temps nous est compté.

Cette première séance a donc été riche en réflexion, en découvertes, vivement la prochaine de Psynéma !!!